Ãtudes françaises. Vol. 53 No. 2, 2017: Mettre en livre. Pour une approche de la littérature médiévale
by Patrick Moran
2020-05-12 05:51:34
Ãtudes françaises. Vol. 53 No. 2, 2017: Mettre en livre. Pour une approche de la littérature médiévale
by Patrick Moran
2020-05-12 05:51:34
Pendant plus de cinq siècles, l’objet qu’est le livre imprimé a conditionné notre manière de recevoir les textes et de penser la littérature. Les concepts de texte, d’oeuvre et de livre constituent une s...
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Pendant plus de cinq siècles, l’objet qu’est le livre imprimé a conditionné notre manière de recevoir les textes et de penser la littérature. Les concepts de texte, d’oeuvre et de livre constituent une série qui pouvait dans la « galaxie Gutenberg » souvent être lue comme une suite de parfaits synonymes. Toutefois, force est de constater qu’à l’ère du numérique, ils ne sont plus des équivalents exacts, à moins de décider, au mépris de la réalité actuelle, que tout texte est nécessairement fixé et fermé en une oeuvre et que livre a pris comme sens premier son emploi par métonymie, qui lui permet de glisser de son sens concret à un sens intellectuel et abstrait. Plusieurs décennies d’études médiatiques depuis Marshall McLuhan nous ont familiarisés avec l’idée que « le medium est le message ». Le support manuscrit de la littérature médiévale est, dès les fondements de la discipline, ressenti comme un élément saillant du champ d’études qui s’est d’abord construit méthodologiquement avec l’histoire littéraire mais, plus particulièrement, grâce à la philologie. Peut-être les pratiques numériques et les mutations des habitudes de lecture qu’elles entraînent nous ont-elles rendus plus sensibles à la spécificité du livre imprimé et à l’historicité de ce format : il est en tout cas incontestable que les dernières décennies de la recherche médiéviste ont été caractérisées par un regain d’intérêt pour la matérialité du codex médiéval et les spécificités de la textualité qui en découlent.
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