Thémistocle annonce aux Athéniens que, pour accroître la puissance de la république et la délivrer d’un ennemi redoutable, il a un moyen infaillible, mais qui ne peut être révélé au public. Aristide est nommé pour être dépositaire de ce secret, et apprécier l’utilité du plan de Thémistocle, qui consiste à brûler la flotte de Xerxès, réunie dans un port. Aristide, persuadé que le salut même de la patrie seroit acheté trop chèrement par un acte contraire à la morale déclare à l’Assemblée que le moyen proposé seroit très-avantageux, mais qu’il est injuste ; et il est rejeté[1]. Dans un traité avec les Carthaginois, Gelon roi de Syracuse, stipule expressément qu’ils n’immoleront plus d’enfants à Saturne[2] ; et vingt-trois siècle après, en 1814, dans un traité avec l’Angleterre y on stipule que, pendant cinq ans encore, les Français pourront faire la traite des Nègres, c’est-à-dire, voler ou acheter des hommes en Afrique, les arracher à leur terre natale, à tous les objets de leurs affections, les porter aux Antilles, où, vendus comme des bêtes de somme, ils arroseront de leurs sueurs des champs dont les fruits appartiendront à d’autres, et traîneront une pénible existence, sans autre consolation, à la fin de chaque jour, que d’avoir fait un pas de plus vers le tombeau. Aristide et Gelon étoient idolâtres, nous sommes chrétiens.