Pour quiconque connaît le jeu des ressorts financiers, un budget est un livré où l’on peut lire les tendances politiques d’un gouvernement. Le budget de 1852 était donc attendu avec une légitime impatience. Les tableaux de recettes et de dépenses, résumés en quelques lignes dans le décret du 17 mars et à peine éclairés par l’exposé des motifs, n’indiquent que des résultats généraux : il est même permis de croire qu’ils doivent être complétés par des publications nouvelles, puisque le décret renvoie à des pièces explicatives qui n’ont pas paru dans le Moniteur. Or, dans les documens soumis au public jusqu’à présent, il n’y a rien encore qui caractérise une situation nouvelle ; malgré bien des changemens de chiffres dans les taxes et dans les crédits, on ne voit poindre aucun parti pris de rénovation économique ou financière : les grandes questions semblent réservées.
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