Les Jeunes dans la ville entremêle une géographie de la ville et une sociographie de la jeunesse. Pourquoi s'intéresser aux jeunes dans une société localisée, ici dans la communauté urbaine nantaise, alors que les découpages en catégories d'âge ou d'espace sont régulièrement discutés, promus par les uns, décriés par les autres ? Travailler sur les jeunes dans la ville, c'est en fait s'intéresser à la fois aux évolutions globales qui touchent une société, aux hétérogénéités qui façonnent le social et aux particularités liées à un territoire. C'est chercher à transcender l'autonomisation des angles d'analyse pour tenter de voir et de lire autrement. La jeunesse, dont les bornes se sont progressivement étirées à mesure que la société française vieillit, devrait, à l'avenir, peser de moins en moins dans la structure démographique de la société française. En outre, sa répartition, et au-delà celle des catégories d'âges, est très inégale selon que l'on découpe l'espace en régions et départements, en espace rural et urbain et au sein même des différents types d'espaces urbains. Ainsi, partout en France, les enfants et les adolescents sont surreprésentés dans les zones périurbaines et les jeunes adultes en centre-ville. Prendre la jeunesse comme porte d'entrée de l'analyse d'un territoire permet donc de mieux saisir les formes et les aspérités de ce mouvement d'ensemble. Cet atlas reflète l'état, dans la première moitié de la décennie 2000, d'une société localisée sur une catégorie d'espace réactualisée, la communauté urbaine. Il prend appui sur deux originalités. D'une part, il réunit des géographes et des sociologues, contraignant les premiers à prendre aux sérieux la déconstruction des catégories sociales et les seconds la représentation cartographique. D'autre part, il mobilise à la fois des données institutionnelles, des données issues de fichiers rarement utilisés, mais également des relevés ou des enquêtes produits spécifiquement. De ce point de vue, il est frontière. Il participe à la fin d'une époque : celle où le chercheur utilisait presque exclusivement les données détaillées du recensement de la population. En même temps, il en annonce une autre : celle de l'usage de données administratives « nouvelles » du point de vue de leur diffusion. Il est donc transition puisqu'en 2003 débute le recensement rénové de la population dont le premier cycle et la mise à disposition de données s'étalent sur la période 2006-2010 et, qu'en 2008, l'INSEE permet l'accès aux données administratives via son site internet. Ce cycle de transformation risque de modifier profondément le paysage des données territorialisées. Cet atlas s'inscrit dans cette nouvelle perspective.
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