Vous écrivez bien mal, monsieur et très-aimable abbé ; il faut que vous ayez bien peu de vanité pour négliger d’aussi jolis enfants que les vôtres. J’ai eu toutes les peines du monde à vous déchiffrer. Vous me direz à cela que je m’en suis donné tout le temps ; mille pardons. Je ne suis ni paresseux ni négligent, et je sens très-bien la marque d’estime que vous m’avez donnée. Mais c’est le diable qui se mêle de mes affaires, et qui ne laisse jamais faire que celles qui me désespèrent et qui m’ennuient. Enfin, voilà votre dialogue avec les misérables petites observations que vous me demandez [1]. Il ne tenait qu’à vous que je fisse mieux mon devoir d’Aristarque, vous n’aviez qu’à faire moins bien votre devoir d’auteur. Premièrement, je n’aime point la prose, je la trouve commune, point d’élégance, et pas assez de naïveté ; que ne causiez-vous de cela, comme quand vous causez avec nous ? Relisez-la, et vous verrez que l’apologiste de la raison n’a pas le ton d’un camarade, mais celui d’un maître ; ce n’est pas que dans cette prose, dont je vous dis tant de mal, il n’y ait pourtant de très-jolis endroits. Venons aux vers. Don précieux, guide fragile, au lieu de régir votre argile. Ça vous plaît-il beaucoup ? n’y a-t-il rien là d’entortillé ? dit-on régir l’argile ? là, je m’en rapporte à vous. Et cette argile vient-elle bien à propos ? Est esclave dans sa maison, c’est cela qui est bien. Rayez-moi, s’il vous plaît, les quatre vers suivants. Roi faible, Roi trop débonnaire, etc.
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