Si l’on en voulait croire la plupart des historiens du romantisme, et quelques-uns des romantiques eux-mêmes, ? Sainte-Beuve, par exemple, ou Théodore de Banville, ? c’est avec et par André Chénier que commencerait en France la poésie du dix-neuvième siècle. On ne saurait se tromper davantage. Grand poète et surtout grand artiste, à la manière de Racine ou de Ronsard, il est bien vrai que ces deux traits séparent et distinguent profondément André Chénier de tous les versificateurs de son temps, Lebrun, Delille, et ce Roucher, qu’on lui associe d’ordinaire, parce qu’ils montèrent tous deux le même jour sur l’échafaud, ou encore le chevalier de Parny.
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